Le Serpent et la Lime
On conte qu’un Serpent, voisin d’un horloger
(C’était pour l’horloger un mauvais voisinage),
Entra dans sa boutique, et, cherchant à manger,
N’y rencontra pour tout potage
On conte qu’un Serpent, voisin d’un horloger
(C’était pour l’horloger un mauvais voisinage),
Entra dans sa boutique, et, cherchant à manger,
N’y rencontra pour tout potage
Que le bon soit toujours camarade du beau,
Dès demain je chercherai femme ;
Mais comme le divorce entre eux n’est pas nouveau,
Et que peu de beaux corps, hôtes d’une belle âme,
Assemblent l’un et l’autre point,
Il se faut entraider, c’est la loi de nature.
L’Âne un jour pourtant s’en moqua :
Et ne sais comme il y manqua ;
Car il est bonne créature.
Il allait par pays, accompagné du Chien,
Chacun a son défaut où toujours il revient :
Honte ni peur n’y remédie.
Sur ce propos, d’un conte il me souvient :
Je ne dis rien que je n’appuie
De quelque exemple. Un suppôt de Bacchus
Altérait sa santé, son esprit et sa bourse.
Telles gens n’ont pas fait la moitié de leur course
Deux Mulets cheminaient ; l’un d’avoine chargé :
L’autre portant l’argent de la Gabelle.
Celui-ci glorieux d’une charge si belle,
N’eût voulu pour beaucoup en être soulagé.
Il marchait d’un pas relevé,
Et faisait sonner sa sonnette :
Le médecin Tant-Pis allait voir un malade
Que visitait aussi son confrère Tant-Mieux.
Ce dernier e
On conte qu’un Serpent, voisin d’un horloger
(C’était pour l’horloger un mauvais voisinage
S’il est un conte usé, commun, et rebattu
C’est celui qu’en ces Vers j’accommode à ma guis